Ces fables résument la vie du monde et l’état de l’âme humaine. Elles font battre la mesure du cœur enfantin qui demeure dans chaque adulte. 

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Francis Lalanne, écrivain, chanteur, acteur, danseur, artiste aux mille facettes, écrit de la poésie depuis l’adolescence. Grand prix de poésie de l’académie des poètes français, il compte, parmi ses grands succès littéraires, Le Roman d’Arcanie (Belles Lettres, 1993) et D’amour et de mots (Belles Lettres, 1997) qui lui a valu le prix de poésie Tristan Tzara 1997.

L'assemblée des loups est son 8ème recueil de poèmes.

Le mendiant et le garde

« Quel que soit le destin que la vie nous façonne,
Personne n’est jamais au-dessus de personne. »
Un mendiant qui frappait aux portes d’un palais
À grands bruits appelait.
« Que veux-tu ? » dit le garde…
« Je veux », dit l’homme en hardes,
Que l’on me mène auprès du Calife ton maître !
« Je ne puis le permettre ! »
Répond l’homme en armes 38 ;
Et de sommer le gueux d’arrêter le vacarme.
Mais le mendiant insiste : « Ouvre-moi le palais,
Garde ! Je te l’ordonne ! Fais ce qu’il me plait ! »
« Qui es-tu pour oser t’exprimer de la sorte !? »
Dit le garde au mendiant qui hurlait, qui hurlait…
« Je suis plus que celui dont tu es le valet :
Au-dessus de celui dont tu gardes la porte !
– Au-dessus du Calife, il n’est que Dieu, manant !
– Je suis juste au-dessus ! Ouvre-moi maintenant !
– Juste au-dessus de Dieu, il n’y a rien, mendiant !
– Vraiment ? » Répond le gueux alors en souriant,
Eh bien c’est justement ce que je suis, gardien :
Rien !